5 novembre 2008

5 novembre 2008 - enfin, pointer l'évident

Au milieu des arbres nus, je réfléchis. Je note deux choses: Je suis un t-shirt dehors un 5 novembre au Québec, et qu'ironiquement le seul arbre dans ses feuilles à ma gauche montre des feuilles félines, tachetées de noir... il est malade, le pauvre, une moisissure d'après moi. Soupir.

Hier, j'ai vu la fin d'une campagne menée de main de maître, les voteurs ne se railliant pas à un parti, à des idées, voire à des promesses, mais donnant leur foi en un sauveur dans une époque néo-contemporaine. Apposer l'étiquette de l'espoir sur un homme, le premier d'une nouvelle génération de meneurs de nations, un homme jeune, un écu de la mondialisation humaine dont moi-même je suis le fruit, semble un peu absurde. Avant on voulait nous protéger de la mort par la résurrection, maintenant on veut nous protéger de nous mêmes, instruments de nos propres maux.

Mhhh... ici les écureuils sont sacrément gras et piriformes, la concentration de chênes sur le campus étant considérable, mais oui... je m'éloigne du sujet. Enfin, j'ai toujours été loin de soi, mais je parie que vous voulez des nouvelles, non? Bahh... en résumé, disons que je prends la pâte à dents gratuite au lieu des condoms. Autant avoir des belles dents que lubrifier les lèvres d'une fille. Sinon, réalisation personnelle: j'ai descendu en bas des 200 lbs selon la balance hier, mais j'ai encore du chemin à faire, heureusement que le cross-training m'aide. Et le parkour met un peu de piquant aux jours ici, passés à ne pas étudier.

Ça m'emmerde, ici il n'y a que des scientifiques et des hippies, un niant la pratique de l'art, l'autre vivant l'art à travers la vie quotidienne et la nature. Je ne veux pas être snob, mais quand même... disons que je m'ennuie des passionnés de la musique et des lettres avec qui j'ai été élevé. Mon écriture se nettoye (oui j'ai utilisé mon carnet orange, rayé de crayon permanent ces jours-ci), mes lettres Baudelairesques devenant plus propres, la frénésie de mon esprit devenant adulte au lieu d'adultère - un édulcorant soumettant mes sens à un triste désespoir. Mon français galvanisé depuis tant d'années se permet maintenant de rouiller à mon insu, et je dois me remettre sur le bon chemin de croix, voyez-vous, donc hop, oui.

J'écris.

Oui, je parle d'espoir parce qu'après tout, il ne reste pas grand chose de l'humanité. Le futur ne peut que retomber en enfance, vous savez - c'est l'apoplexie du progrès qui nous ronge, paralysant nos membre peu à peu. J'ai hâte à la troisième guerre mondiale, ou sinon une pandémie de Solanum (vous verrez), parce qu'on ne pourra plus se battre contre un ennemi sans se battre contre l'humanité entière. Nous sommes les parasites de cette Terre, et nous allons être expulsés quand l'hôte mourra. Nous mettons un président à la barre d'une des nations les plus puissantes du monde, avec un mot à nos lèvres. Hope. De un, il faut vraiment être dans le pire guet-apens existentialiste quand nous ne demandons que de l'espoir. De deux, comme Andy D. le dirait si bien, quand il n'y a plus d'espoir, il ne reste plus rien.

J'ai hâte à rien.

-Jack- J'écoute: I Want You So Hard (The Boy's Bad News) - Eagles of Death Metal

P.S.: J'adore étudier (et vivre) ici quand même, inquiétez-vous pas.